Reviens un peu sur terre, ô toi qui poétise !
Abreuvée par l’hiver, ta pelouse insoumise
a crû sans encourir la moindre fauchaison.
Inquiète-toi d’icelle !
Vois-tu ce que les pluies ont fait de ton gazon ?
Depuis de trop longs mois, rangée dans la remise,
ta si chère tondeuse enrouille et s’anémise
et dans ses cauchemars se retrouve en prison.
Inquiète-toi d’icelle !
D'un geste résolu, tire sur la ficelle !
Dans le coeur du moteur jaillira l’étincelle.
La soupape émettra son tout premier hoquet.
Un second va suffire à la remettre en selle
et à catalyser les abois du roquet.