Je ne crois jamais rien dont je n'ai pas la preuve.
Pour que je fasse mienne une doctrine neuve
Il faut un argument absolument certain.
Le coeur a des raisons que je ne veux pas suivre.
J'écrase du mépris de mon regard hautain
Ces gens qui prêtent foi, pour peu qu'il les émeuve,
Au premier orateur sans le mettre à l'épreuve
Et gobent goulûment son joli baratin.
Le coeur a des raisons que je ne veux pas suivre.
Par un travail constant mon cerveau se délivre
De ces biais cognitifs que j'ai lus dans un livre.
Je me tiens éloigné de tout sensationnel.
Et pourtant je sens bien, les soirs où je m'enivre,
Qu'il reste encore en moi un brin d'irrationnel.