Si l’on pouvait rimer en couleur la musique,
s’il pleuvait des peut-être autant que des voici,
dans l’aube sans ruisseau qu’un rossignol prolonge
et qu’à l’instant précis où la divine plonge
un fauve feulât noir et un trombone aussi,
si l’on pouvait rimer en couleur la musique,
si la Muse m’offrait une Sonate en Si,
comme un colifichet tel qu’on en voit en songe,
aux reflets mal armés sous un ciel obscurci,
et que ce vermillon ne fût pas un mensonge,
si l’azur rougissait, écoutez bien ma soeur :
nous n’aurions pour issue qu’honorer la douceur.
Si l’on pouvait rimer en couleur la musique.