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Jack O’Lantern

En ce temps-là, sur le sol Irlandais,

— que chacun sait peuplé de farfadets —

extravaguait, roublard, égocentrique,

 

un forgeron nommé Jack O’Lantern.

 

Acrimonieux et sévère alcoolique,

de ferme en tourbière, il baguenaudait.

Se faisant offrir, par quelque dadais,

maints gobelets de nectar gaélique. 

 

Ce forgeron nommé Jack O’Lantern,

 

fervent pilier des pubs et des taverns,

quand il avait asséché treize pintes,

n’hésitait pas à pisser sur les cairns.

Il fut d’ailleurs l’objet de quelque plaintes.

Mais il vivait sa vie comme un Western.

 

Un soir au zinc, magouilleur sans vergogne,

— sans déconner, croix de bois, croix de fer —

il truanda le fourbe Lucifer !

Il en obtint que son âme d'ivrogne 

au grand jamais ne rôtisse en enfer.

Ipso facto quand Jack rendit son âme,

il réclama sa place au paradis.

Mais le portier, en découvrant l’infâme,

d’un coup de pied au prose, se fendit.

 

 

Depuis ce jour sur la terre d’Irlande,

lanterne en main, nullement assagi,

 

le forgeron, par les bois et les landes

trimballe en vain son âme sans logis.

Mais tous les ans lorsque finit Octobre

et que le jour raccourcit en Érin,

Jack O'Lantern, qui ne fut jamais sobre,

 

ne manque pas de fêter Halloween.