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Le Trente-et-un du mois d'aoùt

Le trente-et-un du mois d’août,

— qui rime au poil avec Yahoo —

plutôt que pondre des vers libres,

 

je bricole un trente-et-unet.

 

Le calame en déséquilibre,

le ciboulot plein de papous,

soucieux d’en venir à bout

en picolant un cuba libre,

 

je bricole un trente-et-unet.

 

Ça commence comme un sonnet.

À la conduite irrationnelle.

On le pimente un tantinet,

sans verser dans la ritournelle,

et l’on termine en pied de nez.

 

Le trente-et-un du mois d’octobre,

je vais revisionner les Queen.

On n’est pas tenu d’être sobre :

il parait que c’est Halloween.

On s’y éclaire à la citrouille.

Il parait qu’on doit en briffer.

Ce qui, perso, me fout la trouille

vu que je n’peux pas les piffer.

Mais pour l’éviter je m’débrouille.

 

Le trente-et-un du mois de mai,

j’ai conjugué le verbe aimer.

 

Le trente-et-un du vieux décembre,

coiffé de mon cher vieux bonnet,

à minuit moins vingt dans ma chambre,

dopé d’un thé vert au gingembre,

je me saisirai d’un carnet

pour commettre un trente-et-unet.