Juillet soixante et un, dans la nuit d’Algérie,
au-dessus du djebel, un ciel d’anthologie
déploie son bleu cobalt et ses étoiles d’or.
La joue sur le fusil, j’espère la relève.
C’est ma première garde en haut d’un mirador,
pilier d’une mechta fleurant la bergerie.
Au loin, vers Beghaoun, des tirs d’artillerie
répondent au chacal qui glapit à la mort.
La joue sur le fusil, j’espère la relève.
Un copain, tout à l’heure, émergeant de son rêve
viendra prendre le quart jusqu’au soleil levant.
Les Armes nous ont pris nos vingt ans plein de sève.
Friands de rock-en -roll, de nanas sur la grève,
nous n’avons qu’un espoir : en revenir vivant.